Jeûne
16 juin 2016

Le voyageur et le malade

بسم الله الرحمن الرحيم
الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

Le voyageur et le malade

Parmi ceux qui sont dispensés du jeûne, se trouvent le voyageur et le malade. En effet, Allah, du fait de la difficulté de leur état, leur a permis de ne pas jeûner au moment du fajr. Le voyageur et le malade sont effectivement les seuls qui peuvent, dès l’entame du jour, avoir l’intention de ne pas jeûner alors qu’ils remplissent les autres conditions d’obligation.

Allah a dit : « Quiconque est témoin du mois parmi vous, qu’il le jeûne. Celui qui est malade ou en voyage, rattrapera un nombre équivalent de jours » [1], indiquant ainsi que le voyageur et le malade n’y sont pas astreints.

Le cas du voyageur.

Pour pouvoir entamer le jour sans avoir l’intention du jeûne, le voyageur doit remplir certaines conditionnalités.

La première de ces conditions est que le voyage soit d’une distance qui permette le raccourcissement de la prière. Si le voyage est moins que cette distance [2], rompre le jeûne ne sera pas permis.

Ensuite, le voyage devra être un voyage licite. Cela implique donc que le but du voyage en lui-même le soit et non pas que le voyageur ne commette pas une désobéissance en son cours. De sorte, celui qui voyage pour voler, brigander ou désobéir à Allah ne pourra pas interrompre son jeûne.

Le voyageur devra en sus de cela porter l’intention de ne pas jeûner entre le coucher du soleil et l’aube. Il ne pourra pas commencer le jeûne en tant que voyageur et le rompre après sur cette base. De même, il ne pourra pas commencer le jeûne comme résident et le rompre après pour cause de voyage. Au contraire, avant de voyager, il lui faudra être ferme sur l’intention de ne pas jeûner.

La quatrième condition est que le voyageur entame son trajet, au premier jour, avant l’entrée de l’aube, c’est-à-dire du fajr. Si le voyage est entamé dans la journée ou quelque part après l’aube, le jeûne sera obligatoire et il faudra jeûner comme un résident. L’entame du voyage veut dire que l’individu dépasse les dernières habitations et faubourgs de sa ville et cela, avant l’aube.

En tous les cas, le jeûne est recommandé pour le voyageur et le fait de ne pas jeûner est détesté, contrairement à ce que dit Ibn Majishun. En effet, Allah a dit :

« Si vous jeûniez, cela est mieux pour vous , si seulement vous saviez ! » [3]

Le voyageur qui remplit les conditions sus-mentionnées n’a pas à s’abstenir et n’est pas lié par la sacralité du mois. Par exemple, le voyageur qui aurait entamé son voyage en remplissant les conditions et rentre chez lui pourra continuer à manger et à boire. Il pourra entretenir des rapports sexuels avec son épouse si celle-ci a vu l’interruption de ses menstrues dans cette journée. Mais il ne pourra pas procéder ainsi si son épouse est juive ou chrétienne car la sacralité du Ramadan s’applique à elle.

La personne pourra interrompre son jeûne tant qu’elle a le statut de voyageur. Cela implique que, s’il arrive à destination de son voyage mais n’a pas l’intention de rester plus de quatre jours ou l’équivalent de vingt prières, il ne lui sera pas obligatoire de jeûner.

Le cas du malade

Le malade est évoqué dans le même verset que le voyageur et il peut aussi ne pas jeûner dès l’entame du jour. En plus de cela, le malade pourra rompre son jeûne s’il devient difficile pour lui. Le cas du malade englobe la femme enceinte, la femme qui allaite, le vieillard faible et le malade, ponctuel ou perpétuel. Chaque cas comporte ses spécificités.

Le malade perpétuel, qui ne peut supporter le jeûne ou dont le jeûne aggrave l’état de maladie, n’est pas obligé de jeûner. En plus de cela, il n’aura pas à rattraper puisque sa maladie implique qu’il ne pourra pas compenser les jours de jeûne.

Le malade ponctuel pourra aussi rompre son jeûne ou ne pas jeûner du tout s’il a une maladie qui l’empêche de supporter le jeûne, aggrave son état, retarde sa guérison ou lui cause une grande difficulté. Pour le malade, il n’est pas conditionné que cette difficulté l’approche de la mort, différemment de l’homme sain. Le malade prendra en cela l’avis d’un médecin digne de confiance ou se basera sur son expérience de sa maladie. Rompre sera obligatoire si le malade craint un grand mal comme la perte d’un de ses sens.

La femme enceinte devra jeûner à priori. Mais elle pourra rompre son jeûne ou ne pas jeûner si elle craint pour la santé de son enfant. Dans cela aussi, elle prendra l’avis d’un médecin ou se basera sur son expérience. Si elle craint pour elle-même, sa situation est alors celle du malade et elle pourra rompre selon les conditions sus-exposées.

Il en est de même pour la femme qui allaite si elle craint pour elle-même. Et si elle craint pour l’enfant qu’elle allaite, que ce soit son propre enfant ou qu’elle reçoive un salaire pour cela, elle pourra ne pas jeûner ou rompre. Si la femme allaitante a la possibilité de donner un salaire pour faire allaiter son enfant, il lui sera obligatoire de jeûner et d’engager une nourrice. Le salaire de la nourrice sera prélevé sur les biens de l’enfant en premier lieu, sinon sur ceux du père ensuite de la mère.

Le vieillard qui ne peut supporter le jeûne n’aura pas à jeûner du tout si cet état lui est permanent et il ne devra pas rattraper. Par contre, s’il peut supporter le jeûne dans une autre période de l’année que le mois de Ramadan, il devra rattraper les jours.

و صلي الله و سلم علي سيدنا محمد و علي آله


[1] Sourate al baqarah, v 185
فَمَن شَهِدَ مِنكُمُ الشَّهْرَ فَلْيَصُمْهُ وَمَن كَانَ مَرِيضاً أَوْ عَلَى سَفَرٍ فَعِدَّةٌ مِّنْ أَيَّامٍ أُخَرَ
[2] La distance sur laquelle il est permis de raccourcir la prière est celle de quatre burud. Un barid est la distance de quatre farasikh et le farsakh fait trois amyal. Sur la distance d’un mil, il y a divergence dans l’école. Selon l’avis de Ibn ‘Abdil Barr, que ad Dardir et al Hattab déclarent être l’avis authentique, il fait trois mille cinq cents dhira’, le dhira’ étant la taille du coude, donc à peu près 0,5 m. Selon cet avis, la distance minimale pour réduire la prière sera donc de 85km à peu près. Selon l’autre avis qui est déclaré mashhur, le mil comporte deux mille dhira’. Selon cet avis, la distance pour réduire sera de 48km à peu près.
[3] Sourate al baqarah, v 184
وَأَن تَصُومُواْ خَيْرٌ لَّكُمْ إِن كُنتُمْ تَعْلَمُونَ

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