As salamu ‘alaykum,
J'avais une question simple : si on est en prière et qu’on doute d’avoir fait ses ablutions, peut-on arrêter sur le champ la prière ?
Wa ‘alaykumus salam,
Cette question fait exception à la règle qui indique que le doute annule les ablutions. En effet, le doute n’annule les ablutions que hors de la prière. De sorte, la prière qui aura été accomplie avec à son début la certitude d’avoir les ablutions sera valide, même si on doute à sa fin ou à son cours d’avoir accompli les ablutions. Dans les deux Sahih :
« Selon ‘Abdullah ibn Zayd ibn ‘Asim, il se plaignit au messager d’Allah ﷺ à propos d’un homme qui douterait de sentir quelque chose au cours de la prière. Il dit alors qu’il ne devrait sortir de la prière que s’il entendait un bruit ou sentait une odeur » [1]
« S’il entendait un bruit ou sentait une odeur » désigne ici, non pas le sens littéral qu’il faille entendre un bruit ou sentir une odeur, mais plutôt que la personne soit sûre qu’un annulatif de l’ablution lui est arrivé.
Dans al Kabir, Mayyarah al Fasiy a dit :
« L’auteur de al Tawdih a dit : « S’il commence la prière en ayant la certitude de la pureté et qu’ensuite il doute dans la prière et que malgré cela il continue et qu’enfin, il lui apparaît qu’il était en état de pureté, Malik a dit sur cette question : « Sa prière est valide car il avait accompli la condition au début de l’action ». Ashhab et Sahnun ont dit : « Cela n’est pas valide car il n’aura pas agi selon l’intention de validité ».
Ibn Rushd a dit à propos de la configuration d’un doute survenant pendant la prière :
« A-t-il toujours son ablution ? Malgré cela, il continue sa prière en ayant toujours le doute. Quand il finit sa prière, il acquiert la certitude qu’il avait toujours l’ablution. Dans ce cas, sa prière est valide sauf s’il avait changé son intention pour faire une prière surérogatoire au moment de son doute. »
Ibn Rushd a dit aussi :
« Sa prière est valide même s’il la continue en ayant le doute car il est entré en prière avec la certitude de la pureté. De sorte, le doute qui lui arrive après son entrée en prière n’influence pas cette certitude du fait du hadith : « Le chaytan souffle entre les fesses de l’un d’entre vous. Qu’il ne sorte de la prière jusqu’à entendre un bruit ou de sentir une odeur ». Cela n’est pas contraire à ce qui se trouve dans la Mudawwanah sur celui qui a la certitude de son ablution et que lui survienne un doute sur un annulatif. Dans la question évoquée dans la Mudawwanah, le doute survient avant l’entrée dans la prière. Or, il est obligatoire de n’entrer dans la prière qu’avec la certitude d’avoir l’ablution. Ceci est une différence claire avec le cas que Sahnun a rapporté de Ashhab ». [2]
De sorte, celui qui doute au cours de la prière devra continuer jusqu’à ce que la certitude de l’annulatif chasse la certitude de l’ablution.
Et Allah demeure le plus savant.
[1] Rapporté par al Bukhariy et Muslim
عن سعيد بن المسيب ح وعن عباد بن تميم عن عمه أنه شكا إلى رسول الله صلى الله عليه وسلم الرجل الذي يخيل إليه أنه يجد الشيء في الصلاة فقال لا ينفتل أو لا ينصرف حتى يسمع صوتا أو يجد ريحا
[2] Al Durr al Thamin, pages 149-150, Editions DKI, 2008