Cheminement spirituel, Tassawuf
20 septembre 2015

Les quatre degrés de la foi

بسم الله الرحمن الرحيم
الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

Sache donc que la remise confiante en Allah est une partie de la foi. L’ensemble des parties de la foi ne se décline que par une science, un état et une action. La remise confiante de même ne se décline que par une la science qui est le fondement, l’action qui est le fruit et l’état qui est l’objectif visé dans cette confiance.

Nous commençons par l’explication de la science qui est le fondement et qui est désigne en réalité la foi dans le langage. En effet, la foi est la confirmation. Et toute confirmation par le cœur devient une science. Si cette confirmation se renforce, elle devient la certitude. Mais les branches de la certitude sont nombreuses et nous n’avons besoin parmi ces branches que de ce sur quoi nous construisons notre confiance en Allah. Ceci est le Tawhid que traduit la parole « Point de dieu qu’Allah, Unique et sans associé ». La foi en la Puissance quant à elle est traduite par la parole « à lui la Royauté ». La croyance en sa Bonté et à sa Sagesse est prouvée par « à Lui la louange ». Celui qui dit « Point de dieu qu’allah, Unique et sans associé, à Lui la Royauté et à Lui la louange et Il est Tout-puissant » a complété la foi qui est le fondement de la remise confiante en Allah.

Je veux dire : le sens de cette parole devient implanté en son cœur obligatoirement en y prédominant. Quant au Tawhid, il est le véritable fondement et en parler serait long. En effet, il s’agit d’une science découlant du dévoilement. Cependant, certaines sciences du dévoilement sont liées aux actions par l’intermédiaire des états. La science des actes ne devient complète que par elles. Nous n’approfondirons donc que la partie liée aux actes. En effet, le Tawhid est une mer immense qui n’a point de rivage. Nous disons donc : le Tawhid a quatre degrés. Il se divise en un noyau et le noyau du noyau, en une coquille et la coquille de la coquille. Nous donnons comme élément de comparaison la noix pour les faibles en compréhension. En effet, la noix a une coque supérieure qui a en elle deux coquilles. Elle a aussi un noyau et ce noyau a une matière huileuse. C’est cela qui représente le noyau du noyau.

  • Le premier degré du Tawhid : il correspond au fait que l’homme dise « point de dieu qu’Allah » par sa langue alors que son cœur est insouciant de cette réalité. Ou même, son cœur renie cette parole comme c’est le cas du Tawhid des hypocrites (munafiqin)
  • Le second degré : il correspond à confirmer par le cœur le sens de cette parole de la même manière que le fait le commun des musulmans. Ceci représente la croyance du commun des gens.
  • Le troisième degré : il s’agit du fait qu’il contemple cette parole en vision par la voie du dévoilement par le moyen de la lumière du Vrai. Ceci est la station des rapprochés. Ainsi, il verra des choses diverses mais il les verra comme provenant de l’Unique, le Dominant Suprême.
  • Le quatrième degré : qu’il ne voit l’existence qu’une dans sa diversité. Ceci est la vision des véridiques et les soufis l’ont nommé l’extinction (fana’) dans le Tawhid. De même qu’il ne voit les choses qu’une, il ne perçoit pas sa propre personne non plus. Quand il ne voit plus sa personne du fait qu’il est noyé dans le Tawhid, il devient éteint dans le Tawhid. Cela revient à ce qu’il s’éteigne de la vision de sa propre ipséité et de la création.

Le premier qu’on a décrit approuve le tawhid uniquement par la langue et cela l’épargne dans ce monde du sabre et du billot. Quant au second, il détient le Tawhid dans le sens où il croit par son cœur ce dont il a compris le sens. Son cœur est dénué donc du dénigrement de sa croyance. Mais cette certitude dans le cœur n’est pas accompagnée d’ouverture ni d’agrandissement (du cœur). Elle épargne pourtant son détenteur du châtiment de l’au-delà s’il meurt dessus et que les désobéissances ne sont pas venues à bout de sa croyance […]

Le troisième connait aussi le Tawhid dans le sens où il ne voit qu’un Seul Acteur quand le Vrai se dévoile à Lui tel qu’Il est. Il ne voit d’acteur dans la réalité qu’un Seul et la Réalité lui a été dévoilée telle qu’elle est […]

Quant au quatrième, il détient le Tawhid dans le sens où in’est présent dans sa vision que l’Unique. Il ne voit pas le tout comme étant différemment composé, mais plutôt, il le voit comme un. Ceci est le plus grand but dans le Tawhid.

Donc, le premier est comme la coquille supérieure de la noix. Le second peut-être comparé à la coquille inférieure. Le troisième est comme le noyau et le quatrième comme la matière huileuse sortant du noyau.

و صلي الله و سلم علي سيدنا محمد و علي آله


Abu Hamid Muhammad al Ghazali, Ihya’ ‘ulum ad din, chapître de la remise confiante en Allah (tawakul).

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