Fondement
21 août 2016

l'Ijtihad et le taqlid

بسم الله الرحمن الرحيم
الصلاة و السلام على أشرف المرسلين
و على اله و اصحابه أجمعين

l'Ijtihad et le taqlid

Le paradoxe de notre époque est qu’elle est la plus pauvre au niveau scientifique mais qu’elle a vu se multiplier des va-nus-pieds appelant à l’Ijtihad. Cela aurait été moins dramatique, mais certes tout aussi ridicule, si ces gens avaient appelé à l’Ijtihad au sein d’une des écoles juridiques reconnues, en suivant les fondements d’un des imam sur lesquels les musulmans se sont mis d’accord. Mais ces gens à la formation scientifique légère, à la piété douteuse et aux desseins inavoués se réclament, ni plus ni moins, comme des gens de l’Ijtihad absolu qui donc font leur propre effort scientifique par le biais de leurs propres fondements. Pour celui qui en doutait encore, voici le signe ultime de la réalisation de la prédiction du plus véridique des véridiques, qu’Allah augmente la lumière de la terre qui enserre son corps, ‘alayhis salatu was salam :

« Viendront aux hommes des années trompeuses où l’on croira le menteur et démentira le véridique. On fera confiance au traître et on se défiera du digne de confiance. Surtout, les Ruwaybidah auront voix au chapitre ». On demanda : « Que sont les Ruwaybidah? ». Il dit : « ce sont des hommes insignifiants qui parleront des affaires publiques » [1].

Le schème du mot ruwaybidah est dénommé tasghir en morphologie, à savoir le diminutif. Cela indique déjà que les gens concernés n’ont aucune importance. L’étymologie du mot avilit encore plus les gens concernés. En effet, on peut retenir deux origines à ce mot. La première serait rabid, qui signifie troupeau en arabe. Les rabidah ne seraient donc que des bergers, des gens n’ayant aucune compétence et aucune culture. Le diminutif indique qu’en réalité, ils ne sont même pas capables d’être des bergers pour des animaux, que dire alors de guider des humains? La deuxième origine est du verbe rabada, qui signifie le recroquevillement, le fait de ne pouvoir se lever et d’atteindre quelque chose d’élevé. Les ruwaybidah, en plus de leur incapacité à saisir les sens profonds de l’Islam, sont vils vu l’indication du diminutif. Tout ceci montre les petites capacités des gens de notre époque qui appellent à l’ijtihad. Loin d’être des savants chevronnés, ils sont au contraire des opportunistes à la science bancale n’ayant aucune part à l’ijtihad. En effet, le sens de l’Ijtihad ainsi que ses conditions sont clairement établis chez les gens de science.

Définition et catégorisation de l’ijtihad

La légitimité de l’ijtihad est établie par le coran, la sunnah et l’unanimité des musulmans. De sorte, il n’est point besoin de faire référence aux sources sur cette question.

L’ijtihad est l’effort que fait le faqih pour arriver, par l’examen des preuves, à savoir ce qu’Allah a établi comme loi sur une chose donnée, que cette science soit présomptive ou certaine.

La dénomination de faqih implique donc que le mujtahid ne soit point un muqalid, quelqu’un qui doive suivre un autre dans les fondements ou les branches. De sorte, le titre de mujtahid ainsi donné sans autre précision fait référence au mujathid mutlaq. En effet, il existe différents niveaux d’ijtihad.

Le mujtahid mutlaq, absolu, est celui qui ne suit aucun autre imam et tire les règles de la shari’ah directement des textes. Il établit lui-même les principes directeurs par lesquels il parvient à faire son effort scientifique. Cela lui donne donc légitimité pour baser ses preuves directement du coran et de la sunnah. Sont dans cette catégorie certains parmi les compagnons comme sayyiduna Abu Bakr, ‘Umar, sayyiduna ‘Ali, Sayyida Aishah. En font partie aussi l’imam Malik, Abu Hanifah, Sufyan ath Thawriy, Ash Shafi’iy et ceux qui leur ressemblent.

Il existe dans cette catégorie des imam qui, même s’ils ont atteint le degré ainsi décrit, se sont limités au suivi des fondements d’un autre imam, du fait qu’ils partagent sa vision. Il s’agit de Abdu Rahman Ibn al Qasim, de Abu Yusuf Ya’qub ibn Ibrahim et Muhammad ibn Hassan ash Shaybaniy.

Le degré inférieur à celui-ci est celui de l’ijtihad muqayyad, limité, qui doit se conformer aux fondements d’un mujtahid mutlaq. Le mujtahid de ce degré inspecte les avis de son imam ainsi que les textes de son madhhab, sans pour autant tirer directement les règles des textes révélés. De même, il n’a pas compétence pour examiner les textes d’une autre école, contrairement à l’avis de al Lakhmiy. L’ijtihad muqayyad se divise en deux catégories.

La première est celle du mujtahid dans le madhhab. Il est celui qui examine les paroles de l’imam du madhhab pour en établir le sens ou apprécier la parole la plus forte si plusieurs lui sont attribuées. Si un cas nouveau se présente sur lequel l’imam s’est tu, il peut, à partir toujours des réponses de l’imam, établir une analogie avec un cas traité. Dans ce sens, il devra se tenir aux règles de dérivation probante de son imam ainsi qu’à ses conditions. Parmi les mujtahid dans le madhhab, figure l’imam Abul Walid ibn Rushd, al Lakhmiy pour les malikites, al Muzaniy ou le Qadiy Husayn pour les shafi’is ou encore at Tahawiy pour l’école de l’imam Nu’man ibn Thabit.

La seconde catégorie de mujtahid muqayyad est le mujtahid de fatwa ou de tarjih. Il s’agit de celui qui a la compétence de donner une préférence entre les avis émis par les mujtahid de rang supérieur sur une question. Bien sûr, sa compétence s’arrête aux mujtahid de son madhhab uniquement. Les représentants de cette catégorie sont par exemple Khalil ibn Ishaq, Ibn al Hajib pour les malikis, an Nawawiy, ar Rifa’iy pour les shafi’is, Ibn Muflih pour les hanabilah ou encore ibn ‘Abidin ash Shamiy pour les hanafis.

En deçà, il n’y a plus d’ijtihad à dire vrai. Les autres degrés qui suivent sont ceux des muqalid, des suiveurs, bien que tous les suiveurs n’ont pas le même degré de connaissance du madhhab suivi. Ainsi, le savant ayant retenu les avis du madhhab en entier n’est pas comparable à la personne du commun bien qu’ils soient tous deux des muqallid. Ainsi, celui qui connaît les détails d’une école sans pour autant atteindre le niveau de maîtrise dans ses fondements le faisant rejoindre les trois premiers degrés, reste un muqalid et n’est pas apte à l’ijtihad.

Les conditions de l’ijtihad

Le mujtahid est un musulman, homme ou femme, libre ou non, ayant atteint le taklif, pourvu d’une bonne compréhension et d’une bonne mémoire. La ‘adalah [2] est-elle une condition? Les savants ont divergé dessus et l’avis prépondérant est la non-obligation de la ‘adalah pour l’ijtihad.

En plus de ces conditions préliminaires, le mujtahid devra avoir la maîtrise d’une palette de sciences.

Il devra tout d’abord maîtriser les fondements de la langue arabe : le nahw (grammaire), le Sarf (morphologie), le mantiq (la logique, que ce soit celle de la langue arabe ou des sciences religieuses) ainsi que la balaghah (l’éloquence) avec ses composantes que sont les ma’aniy (l’expression) et le bayan( la formulation). Le mujtahid devra maîtriser ces sciences à la perfection.

Il devra aussi connaître les fondements du fiqh qui sont les moyens desquels on extrait les règles des sources textuelles. Cela nécessite donc la connaissance des moyens de dérivation des règles, la maîtrise du qiyas (analogie juridique) ainsi que des sources probantes.

Il lui est obligatoire de même de connaître les textes d’où on extrait les règles, à savoir le coran en premier. Selon l’avis le plus répandu, il n’est pas obligatoire pour le mujtahid de mémoriser le coran en entier et il lui suffira de connaître l’emplacement des versets juridiques [3] ainsi que leur contenu. Cependant, Ibn Juzay en a fait une obligation en disant:

Certains parmi les savants des Usul ont dit: “ il n’est pas obligatoire de mémoriser le coran ni les versets juridiques. Il suffit de connaître leur emplacement pour s’y référer en cas de besoin”. Ceci est une erreur pour deux raisons.

La première est qu’il se peut que les règles soient extraites d’autre part que des versets connus (comme juridiques). Cela nécessite donc la mémorisation de tout le coran.

La deuxième est que celui qui n’a pas mémorisé le coran n’est pas digne d’être un imam dans la religion d’Allah. Comment alors que le messager d’Allah ‘alayhis salatu was salam a dit: "le livre d’Allah est la corde solide, le chemin droit. Dedans se trouvent les informations de ceux qui sont avant vous, les nouvelles de ceux qui vous suivent et les règles de ce qu’il y a entre les deux.Quiconque le délaisse par rébellion, Allah le brisera. Et quiconque cherche une guidance hors de lui sera perdu". [4]

En dehors de cela, il devra connaître parfaitement les sciences liées au coran comme les causes de révélation des versets, les versets abrogeants et abrogés, le coran médinois du coran mecquois, les versets muhkam de ceux mutashabih [5], le général et le spécifique, l’absolu et le limité... Il devra avoir une maîtrise de toutes les sciences afférentes au coran en résumé et ceci, à un degré élevé.

Le mujtahid devra en outre avoir la maîtrise de la deuxième source des règles juridiques, à savoir la sunnah. Cette maîtrise n’implique pas qu’il mémorise tous les hadiths juridiques. Mais il devra savoir discerner entre le sahih, le hasan et le da’if, connaître les chaînes des hadiths, connaître les transmetteurs et leur degré de fiabilité. Il n’est donc pas demandé au mujtahid d’être un hafiz dans le hadith mais d’avoir toutes les connaissances pour savoir quel hadith utiliser et lequel délaisser. Cependant, il lui est permis de se baser sur les savants du hadith ayant classifié les textes selon leur degré d’authenticité comme al Bukhariy ou Muslim ibn Hajjaj. En effet, le mujtahid ne s’occupe pas forcément du hadith car son rôle est de tirer les compréhensions des textes et non de les collecter. Le fait d’être un savant du hadith est une condition de perfection pour le mujtahid, à l’image de l’imam Malik, de ash Shafi’iy ou de Ahmed ibn Hambal qui sont des imam dans cette science.

Il lui sera aussi obligatoire de connaître les avis des compagnons ainsi que des salaf, connaître la prépondérance des avis qu’ils ont émis mais aussi, les sujets sur lesquels il y a consensus entre les savants. Il devra connaître leurs divergences et les raisons de ces divergences.

Pour ces quatre domaines cités, la maîtrise du mujtahid devra être complète et d’un grand degré. Pour les autres sciences, il lui suffira d’un degré moyen. Ces sciences sont par exemple les avis des autres savants et il ne lui sera pas reproché de les méconnaître. De même, il n’est pas une condition de l’ijtihad de maîtriser la science du kalam, celle de la métrique (‘arud) et d’autres sciences à cela pareilles.

Ces conditionnalités sont celles du mujtahid mutlaq et quiconque n’aura pas atteint ce niveau décrit devra forcément se raccrocher à quelqu’un ayant atteint ce niveau. Sache donc que ce niveau d’ijtihad n’existe plus selon le consensus des musulmans! Effectivement, l’ijtihad est une obligation communautaire à chaque époque, bien qu’il soit possible qu’une époque en soit dépourvue. Pourtant, ce qui est visé par cette obligation, c’est l’ijtihad muqayyad et non l’ijtihad absolu.

Dans al bahr al muhit, al Zarkashiy dit:

Il est possible qu’une époque soit dépourvue de mujtahid selon la majorité et l’auteur d’al Mahsul [6] l’a affirmé. Al Rafi’iy a dit: "les gens sont d’accord qu’il n’y a plus d’ijtihad à nos jours". Peut-être l’a t-il pris de l’imam ar Raziy. Et al Ghazaliy a dit dans al Wasit: "L’époque est dépourvue de mujtahid indépendant"[7].

Il dit a aussi:

"La vérité est que l’époque est dépourvue de mujtahid mutlaq et non pas de mujtahid dans le madhhab d’un des quatre imam. Les musulmans se sont mis d’accord sur le fait que la vérité est contenue dans ces écoles. De sorte, il n’est pas permis d’agir conformément à une autre école. Il n’est pas permis d’exercer l’ijtihad hors de ces écoles" [8].

De sorte, il est obligatoire pour le musulman de suivre une des quatre écoles transmises de Malik, Abu Hanifah,Al Shafi’iy et Ahmed. Les gens ont par consensus exclu les écoles des autres mujtahid qui ne nous ont pas été transmises. De sorte, on ne pourrait suivre que l’école de ces quatre imam sur lesquels les musulmans se sont mis d’accord. Même s’il n’est pas rationnellement impossible qu’un mujtahid mutlaq apparaisse après ceux-là, nul ne pourra recueillir l’assentiment et l’unanimité sur sa science, sa piété et sa proximité avec Allah. Et donc, nul ne pourra jamais avoir des élèves véhiculant son enseignement à l’image de la faveur qu’Allah a fait à ces quatre.

Sache donc que nul parmi les contemporains n’atteint la taille d’un grain de sable près d’une montagne comparé à l’immensité de l’imam Abdu Rahman as Suyutiy. Ce dernier était un hafiz dans le hadith ayant atteint le degré de amir al mu’minin dans cette science. Sa maîtrise de la langue arabe était unique à son époque et il en a attesté par la rédaction de livres sur ses diverses sciences. Il a assimilé à perfection les sciences du coran sur lesquelles il a écrit un livre qui est devenu une référence dans ce domaine. Bref, cet imam a rédigé plus de huit cents ouvrages qui sont devenus tous des références dans les différentes sciences islamiques. Pourtant, les savants de son époque lui ont refusé la prétention à être un mujtahid dans le madhhab de l’imam ash Shafi’iy. C’est à dire qu’ils estimaient qu’il n’avait point atteint le degré pour se comparer à an Nawawiy, ou al Rifa’iy, que dire alors du Qadiy Husayn ou de al Muzaniy? Or, l’imam as Suyutiy n’appelait pas à l’ijtihad mutlaq, mais juste à l’ijtihad dans son école [9]. Que dire alors des ruwaybidah de notre époque dont la majorité n’a même pas fini l’étude du premier livre nécessaire dans la ‘aqidah?

Tu sauras donc qu’il est obligatoire de s’en tenir aux écoles des quatre.

An Nafrawiy a dit: "Le consensus des musulmans s’est établi qu’il est obligatoire de suivre une des quatre écoles des imam Abu Hanifah, Malik, ash Shafi’iy et Ahmed. Et qu’il n’est pas permis de sortir de leurs écoles" [10].

Ibn Muflih al hambaliy a dit: "Il est dit dans al Ifsah: le consensus s’est établi sur le suivi des quatre écoles et que la vérité ne sort pas d’elles" [11].

L’auteur de Maraqiy as su’ud a dit:

Ensuite, rappelle l’obligation de se tenir à une école...par sûreté pour qui n’a pas la capacité

Le consensus à ce jour est sur les quatre... Et tous ont interdit le suivi d’une autre [12]

Il dit aussi: "c’est à dire que le consensus est établi à ce jour sur l’obligation de suivre les quatre écoles à savoir l’école de Malik, de Abu Hanifah, de Shafi’iy et de Ahmed. Et l’ensemble des savants a interdit le suivi d’une autre école hors d’eux depuis le huitième siècle et la disparition de l’école de Dawud (al Zahiriy) jusqu’à ce douzième siècle et ce jusqu’à jamais, que ce soit le suivi permanent ou simplement le suivi dans certaines questions. Et certes, il y a consensus sur cela." [13].

L’ijtihad limité est quant à lui ouvert avec les conditions connues, c’est à dire le taqlid d’un mujtahid mutlaq.

Le taqlid d’un mujtahid

Les musulmans se sont mis d’accord sur l’obligation pour toute personne n’ayant pas atteint l’ijtihad mutlaq de suivre un mujtahid. De sorte, le taqlid, qui est le fait de suivre quelqu’un sans lui demander sa preuve, s’applique aussi bien aux savants qu’aux gens du commun. Pour certains ayant atteint l’ijtihad limité, ce taqlid ne s’applique que pour les fondements alors que pour tout le reste, il s’agit d’un suivi aussi bien des fondements que des branches, à savoir les questions pratiques.

Le Chaykh ‘Abdullah al ‘Alawiy ibn al Hajj Ibrahim a dit:

(le taqlid) est obligatoire pour autre que le mujtahid mutlaq

...même s’il est muqayyad tant qu’il n’est pas capable (d’ijtihad mutlaq)[14]

Ce suivi d’un mujtahid peut se faire dans tous les domaines, en tous temps, ou sur certaines questions seulement en un temps limité. En d’autres termes, il est possible de suivre plusieurs écoles sur des questions différentes et sur des moments différents. Cependant, ce changement d’une école à une autre répond à des conditions. Ibn Juzayy a dit:

"On peut suivre une école sur des questions ponctuelles et changer d’école selon trois conditions :

  • qu’on soit convaincu de la science et du mérite de celui qu’on suit
  • qu’on ne cherche pas des dérogations dans les écoles
  • qu’on ne mélange pas entre les écoles de sorte qu’on fasse une action contredisant le consensus comme se marier sans dot ou sans waliy ou sans témoins. Personne en effet n’a accepté ces cas de figure" [15].

Cependant, certains comme al Ghazaliy et al Maziriy al Malikiy, ont interdit de changer d’école, partant du postulat que chaque école base son ijtihad sur des preuves solides. Changer d’école revient simplement à suivre la passion et les derogations et non accorder sa confiance à un mujtahid en qui on a toute confiance.

Il est aussi interdit au musulman de suivre une personne n’ayant pas atteint l’ijtihad. Le chaykh ‘Abdullah al ‘Alawiy dit encore :

Celui qui n’est pas connu par la science et la probité...

Ou sur qui on n’a pas certitude, lui demander une fatwa est interdit [16]

De sorte, celui qui demande une fatwa à quelqu’un qui n’y est pas habilité, il lui sera interdit d’agir selon son avis. Cela ne sera permis que si le muftiy en question donne l’avis de son école. Si par contre il n’existe pas de réponse explicite dans son école sur l’objet de la fatwa, les savants ont diverge sur la position à adopter. La majorité des malikis permet de faire l’analogie avec un cas similaire si le muftiy en question maîtrise les fondements de l’école. Ceci est la position d’al Maziriy. L’autre position stipule qu’il ne sera en aucun cas autorisé pour le muftiy muqalid d’exprimer un quelconque avis. D’autres encore ont dit qu’il lui sera permis de suivre l’école de ash Shafi’iy ou de Abu Hanifah si elles ont abordé la question.

Quant à celui qui donne la fatwa, sa qualité de mujtahid n’est pas requise. S’il n’a pas atteint l’ijtihad mutlaq, il lui sera obligatoire de donner la fatwa selon la position connue de l’école, à savoir le mashhur ou le mufta bihi.

Ibn ‘Arafah a dit: "agir selon l’avis préférable (rajih) est obligatoire et non optionnel. Ce avec quoi on doit donner la fatwa est soit le mashhur, soit le rajih. Il n’est pas permis de donner une fatwa ou un jugement hors du mashhur ou du rajih" [17].

Il a été rapporté de l’imam al Maziriy qu’il ne donnait pas fatwa hors du mashhur, bien qu’il ait atteint le niveau de l’ijtihad dans le madhhab.

Le mujtahid dans l’école pourra t-il pour autant exprimer son avis, hors de ce qui est mashhur? Les gens ont divergé dessus et le plus probant est qu’il pourra agir ainsi en se basant sur les fondements de l’école.

Quant au mujtahid de tarjih, il ne pourra déroger au mashhur si celui-ci est établi. Si par contre il y a des avis d’égale force probante, il pourra donner préfèrence, faire le tarjih, d’un avis sur l’autre.

و صلي الله و سلم علي سيدنا محمد و علي آله


[1] Rapporté par Ahmed et Ibn Majah

عَنْ أَبِي هُرَيْرَةَ ، عَنِ النَّبِيِّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَآلِهِ وَسَلَّمَ ، قَالَ : " سَيَأْتِي عَلَى النَّاسِ سَنَوَاتٌ خَدَّاعَاتٌ يُصَدَّقُ فِيهَا الْكَاذِبُ , وَيُكَذَّبُ فِيهَا الصَّادِقُوَيُؤْتَمَنُ فِيهَا الْخَائِنُ ، وَيُخَوَّنُ فِيهَا الْأَمِينُ ، وَيَنْطِقُ فِيهَا الرُّوَيْبِضَةُ ، قِيلَ : يَا رَسُولَ اللَّهِ ، وَمَا الرُّوَيْبِضَةُ ؟ قَالَ : الرَّجُلُ التَّافِهُ يَنْطِقُ فِي أَمْرِ الْعَامَّةِ

[2] La ‘adalah est la respectabilité islamique en général. Ses critères diffèrent selon les sciences, du fiqh au hadith. Ce qui est visé ici est la ‘adalah du témoignage qui se définit comme le fait de ne pas commettre les grands péchés, d’éviter les petits péchés et d’avoir un comporteent sociétal respectable.

[3] Ces versets sont ceux contenant des règles juridiques et sont appelés “ayat al ahkam”. On pourra utiliment se référer aux “ahkam al qur’an” d’ibn ‘Arabiy et de al Jassas pour leur classification et leur explication. On en compte à peu près cinq cents.

[4] Taqrib al wusul ila ‘ilm al usul

[5] Nous résumerons sommairement en disant que le muhkam est le verset dont le sens est clair et le mutashabih celui qui ne l’est pas. Cette question mérite bien sûr un développement qui n’a pas lieu d’être ici.

[6] Il s’agit de l’imam Fakhr din ar Raziy, auteur d’al Mahsul fi usul al fiqh

[7] Al Bahr al muhit fi usul al fiqh

[8] Idem

[9] L’imam as Suyutiy est revenu sur cette position, en disant: “ j’ai fait mon ijtihad et je me suis rendu compte que j’arrivais aux mêmes conclusions que celles de ash Shafi’iy sauf dans dix-sept questions. Je me suis rendu compte après que ces positions (de ash Shafi’iy avec lesquelles je divergeais) étaient faibles dans l’école.” [kitab tahaduth bi ni’mati Allah]. Cela revient à dire que toutes les fois que as Suyutiy avait exercé l’ijtihad, il était tombé sur la position officielle de son école.

[10 ]Fawakih al dawaniy

[11] Al Furu’

[12] Maraqiy as su’ud

[13] Nashr al bunud

[14] Maraqiy as su’ud

[15] Taqrib al wusul ila ‘ilm al usul

[16] Maraqiy as su’ud

[17] Mawwahibb al jalil

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